C’est dans cette conception du terme « environnement » que se développent mes travaux depuis 2001. La façon de penser le rapport entre art et environnement est liée à mon cursus professionnel : mon expérience dans la formation en arts plastiques fait partie intégrante de cette problématique, issue de l’observation plurielle et diachronique du rapport ambigu, étonnant et perplexe qu’entretient l’amateur avec l’objet artistique, en l’occurrence pictural mais pas seulement.
Dans la perspective tracée et discutée par certains théoriciens de l’art, je me pose la question de l’objet artistique, de son devenir aussitôt que cet objet est en voie d’appropriation par le « grand public » suite aux multiples processus de reproduction de la technologie. Les objets issus de ces processus (livres, calendriers, cartes postales, différents objets usuels) sont constitutifs de notre environnement et déterminants du rapport qu’a l’Homme contemporain avec l’art. L’environnement et ses acteurs (objets, personnes, société, idées) développent un type de relation à l’art qui n’est ni extérieur ni parallèle à la création artistique mais il lui est inhérent. Peut-être plus encore : l’environnement est cet ensemble hétérogène (de pratiques, d’objets, de points de vue), non assimilable à la notion de contexte du fait de sa propre autonomie, qui fait que l’Homme s’approprie (ou non) l’art. Aussi, l’environnement se présente-t-il comme un élément majeur non seulement dans la création mais aussi, et surtout, dans le devenir de cette création en fonction de différents objets et pratiques, artistiques et non artistiques.
C’est cette relation en boucle entre :
que j’interroge de façon pluri-forme et multi-scénique. Mes travaux, caractérisés par une approche imagée mais non illustrative, chromatique mais non colorée, spontanée mais non approximative sont autant de conceptions de l’objet artistique et de ses fonctions dans la société occidentale contemporaine. La figure emblématique du Ziconodoxe est centrale dans mes travaux actuels. Sa force visuelle, associée aux densités picturale et fictionnelle, est à la base de la création d’univers narratifs, imaginaires et mythiques, totalement symboliques de nos dérives culturelles et des actions, souvent, si contradictoires de l’Homme contemporain.
Aussi en deçà et au delà des supports (toile, plateau, carte postale …), usuels ou non, plus au moins éphémères, c’est l’appropriation du regard artistique et de ses messages qui prime et c’est dans leur prolongement que s’inscrit la collection Zit & ses ziconodoxes.